Qui ne s'est pas posé de questions sur les
particulatités de la langue allemande, souvent considérées - à tort -
comme des
bizarreries inutiles ? Qui n'a jamais rencontré de problème de
traduction ?
Cette rubrique
s'étoffera au fur
et
à mesure de vos interrogations et des réponses que nous pourrons y
apporter. N'hésitez pas à contacter coing@quimper-remscheid.eu
chaque fois
que vous vous poserez une question sur la langue allemande. Et si la
réponse apportée dans la fiche ne vous satisfait pas ou vous semble
obscure, insistez et demandez des précisions ! Nous améliorerons nos
explications jusqu'à ce qu'elles deviennent claires.
Voici déjà quelques tentatives de réponses à des questions que nous
nous sommes posées au hasard de nos rencontres
( Stammtisch, repas,
réunions ... ).
GRAMMAIRE
EXPRESSIONS
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PROBLÈMES DE TRADUCTION
NOSTALGIE
CURIOSITÉS
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DER KATZENTISCH
Dans un restaurant, le "Katzentisch"
( = table du chat / des chats ) désigne une table qui a été ajoutée au
mobilier normal, par exemple pour les enfants ou pour accueillir des
hôtes en surnombre . Cette table se situe souvent à un endroit
défavorisé, près de la cuisine ou des toilettes, dans un coin difficile
d'accès pour le service ou dans les courants d'air de la porte
d'entrée.
Définition de Wikipedia
Der Katzentisch ist eine umgangssprachliche
Bezeichnung für separate Plätze, die nicht zur Tischordnung gehören
oder ungünstig platziert sind, etwa einen Extratisch, der Kindern (z. B.
auf Feiern) oder dem Chauffeur vorbehalten ist. In Gaststätten
sind Katzentische meist die Tische in der Nähe von Türen (z. B. zur
Küche oder den Toiletten), d. h. an Stellen im Raum, wo verhältnismäßig
häufig andere Personen vorbeikommen oder Zugluft auftritt.
Traduction
: Il semble bien qu'il n'y ait pas d'équivalent en français ( ce qui ne
veut pas dire que ce genre de table n'existe pas ! ). On trouve parfois
des traductions du type " table d'appoint ", mais ce terme n'a pas de
connotation négative.
Au sens figuré en revanche, il y a bel et bien un équivalent français : " le strapontin ". Un exemple suggéré par Linguee :
- Allemand : Unvergessen sind in Delhi und Peking auch die Jahre, während derer die aufstrebenden Mächte mit dem Katzentisch der G-8 Vorlieb nehmen mussten, derweil wirtschaftliche «Grossmächte» wie Italien, Kanada und Frankreich am Haupttisch auftrumpften.
- Français : Par ailleurs, personne, à New Dehli ou à Pékin, n'a oublié les années
durant lesquelles les nations émergentes ont dû se contenter d'un
strapontin à la table du G8, alors que de «grandes puissances»
économiques comme l'Italie, le Canada ou la France avaient droit à une
place de choix.
Étymologie :
À l'origine, " Katzentisch "
désignait le sol, un peu comme nous parlons du "plancher des vaches ".
Par la suite, l'expression a été utilisée dans les monastères pour
désigner une punition consistant à manger sur le sol ou à une table
plus basse que les autres.
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MÉLANGER LES TORCHONS ET LES SERVIETTES
Trouver
un équivalent allemand à cette expression française n'est pas facile,
mais l'exercice à l'avantage de nous forcer à la décortiquer pour
éviter les approximations, voire les faux-sens. Les outils de
traduction proposent deux solutions :
- Äpfel und/mit Birnen vergleichen/verwechseln
: Pas vraiment équivalent. Quand on dit qu'il ne faut pas mélanger les
torchons avec les serviettes, on sous-entend bien que les serviettes
sont différentes des torchons, mais surtout qu'elles ont plus de
valeur, ce qui n'est pas le cas quand on parle de pommes et de poires.
- Die Dinge durcheinanderbringen : Ici, c'est l'idée de désordre qui domine, sans hiérarchie de valeur.
BILAN DE NOS RECHERCHES, qui ont occupé une bonne partie du " Stammtisch " de février 2024 : Bredouilles ! Il faut continuer à creuser la question !
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OHRWURM
Un ver d'oreille, ça vous dit quelque-chose ? Au sens premier les
"Ohrwürmer" sont un ordre d'insectes, dont font partie les Forficulidés
et leur représentant le plus connu : Forficula auricularia, le
mal nommé perce-oreilles.
Mais un "Ohrwurm",
c'est aussi une mélodie qui vous obsède et dont vous n'arrivez plus à
vous débarrasser. Il semblerait qu'on ait traduit littéralement le mot
allemand en français il y a une quinzaine d'années pour désigner ce
phénomène, devenu ainsi "ver d'oreille". Il faut cependant reconnaître
que personne n'utilise ce terme. Et quand une amie allemande nous a
demandé lors du séjour de la Pentecôte 2023 comment traduire "Ohrwurm",
nous n'avons trouvé que des périphrases du type " c'est un air
qui me trotte dans la tête, qui ne me sort plus de la tête, dont je
n'arrive pas à me débarrasser, etc. "
En guise d'illustration sonore, écoutez cette chanson de " Wise Guys "
intitulée comme il se doit " Ohrwurm " :
https://www.youtube.com/watch?v=vTltVPnvhVE
Et qui sait, peut-être Heinrich Heine était-il victime d'une sorte de Ohrwurm
qui lui serinait le chant de la Lorelei quand il écrivit :
Ich weiß nicht, was soll es bedeuten,
Daß ich so traurig bin;
Ein Märchen aus alten
Zeiten,
Das
kommt mir nicht aus dem Sinn
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PESTIFÉRÉ
Il n'est pas question ici du sens premier du mot ( pestkrank ), mais de son sens
figuré : un
pestiféré est une personne avec laquelle on évite toute relation à
cause de son caractère nuisible, réel ou supposé ( Larousse ).
L'équivalent allemand existe, même s'il fait allusion à un autre
maladie, la lèpre, qui se disait autrefois "Aussatz",
"Lepra" en allemand moderne.
Un pestiféré est donc "ein Aussätziger",
un lépreux. Quelques exemples d'utilisation glanés sur internet :
- " wer auf der Straße
schläft, ist ein Ausgestoßener, ein Aussätziger, ein Obdachloser, ein
Gestrandeter, ein potentieller Krimineller." (Die Zeit)
- " genau wie vor 35
Jahren, bin ich in New York ein Ausgestoßener, ein Aussätziger, ein Paria " (Der
Spiegel)
- " Der Selbstmörder ist
weder ein Verbrecher noch ein Aussätziger." (Der Spiegel)
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MANIAQUE
Il arrive
parfois qu'un terme courant dans une langue n'ait pas d'équivalent
exact dans une autre langue. C'est le cas du mot " maniaque
", très souvent utilisé en français pour désigner une personne qu'on
juge trop attachée à l'ordre ou à la propreté. Pour autant, dire de
quelqu'un qu'il est maniaque reste une appréciation subjective, une
critique souvent amicale.
On chercherait en vain une traduction universelle de "maniaque " en
allemand :
- D'abord parce qu'il n'y a pas en allemand de terme
couvrant à la fois l'ordre
et la propreté.
- Ensuite parce que les traductions proposées sont
généralement plus agressives
que notre " maniaque ".
Les dictionnaires courants proposent généralement les mots ou
expressions suivants : Ordnungsfanatiker,
Sauberkeitsfanatiker, er hat einen Ordnungsfimmel, et hat einen
Sauberkeitsfimmel
Quant aux expressions Ordnungswahn,
Sauberkeitswahn, (neurotischer) Putzwahn, assez couramment
utilisées, elles sont issues du vocabulaire de la psychiatrie.
CHOIX
PROVISOIRE DE LA RÉDACTION : er hat
einen Sauberkeitsfimmel, einen Ordnungsfimmel
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WARUM
HAT DER TEUFEL SEINE GROßMUTTER ERSCHLAGEN?
Pourquoi le diable a-t-il tué sa grand-mère
?
.Voici une énigme qui nous a été proposée au cours du Stammtisch de
mars 2022. Une des convives avait entendu cette expression et se
demandait ce qu'elle pouvait bien signifier. Les germanophones "natifs"
présents ne pouvant pas donner d'explication certaine à 100%, nous
avons mis à contribution nos smartphones puis nos ordinateurs, et voici
le résultat de nos recherches :
- Quand on tape la phrase
complète dans un moteur de recherche, on trouve un grand nombre
d'occurences, ce qui signifie que l'expression est bel et bien usitée.
- Parfois
la question " Warum hat der Teufel seine Großmutter erschlagen? " est
suivie de la réponse " weil sie keine Ausrede mehr hatte " ( = parce qu'elle ne trouvait plus
de mauvaise excuse ), mais cette réponse reste souvent
sous-entendue.
- On
trouve souvent l'expression dans le contexte scolaire, dite par un
professeur à un élève qui invente des excuses pour un travail non fait.
- Malgré
tout il règne un certain flou dans les explications trouvées. Nos
recherches continuent, en particulier pour découvrir l'origine de cette
expression, apparemment très ancienne.
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BONNE
CHANCE !
Les
expressions allemandes pour souhaiter bonne chance à quelqu'un sont
parfois surprenantes. Citons les trois plus populaires :
1) "Ich drücke dir
die Daumen" et ses variantes ( ich drücke dir fest
die Daumen, ich drücke dir beide Daumen ), littéralement : Je te serre ( fort ) les ( deux ) pouces.
Généralement, on accompagne l'expression du geste correspondant, soit
parfois en serrant les pouces de la personne concernée entre ses mains,
soit le plus souvent en serrant ses propres pouces dans ses mains.
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2) Plus surprenant : "Hals- und
Beinbruch!", littéralement "
fracture du cou et de la jambe ! "
En réalité il s'agit de ce qu'on appelle en allemand une Verballhornung, c'est à dire le
fait de déformer un mot qu'on ne comprend pas en le recomposant
phonétiquement à partir d'éléments de langue connus, comme dans le mot " Elfenbein "
( = ivoire ), littéralement " jambe
d'elfe ", déformation de
l'ancien allemand Helfantbein
(os d'éléphant), à une époque où très peu de gens savaient ce qu'était
un
éléphant.
À l'origine il y aurait une formule juive signifiant " succès et bénédiction ! ", que
les Allemands ne parlant pas yiddish auraient entendue comme " Hals- und Beinbruch ". Il faut
d'ailleurs noter que d'autres expressions allemandes sont des
déformations du yiddish, comme par exemple " Guten Rutsch! ".
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3)
La plus facile à retenir : "Toi toi toi!"
Quant à l'origine
de cette expression, il y a plusieurs hypothèses.
Pour conjurer le mauvais sort, on crachait trois fois par terre,
habitude remplacée pour des raisons de convenance par la formule "Teufel Teufel Teufel" qui serait
devenue "Toi Toi Toi". Deux
autres hypothèses font référence au yiddish : soit "tfu tfu tfu" ( bruit de crachat ),
soit "tof tof tof" ( bien
bien bien )
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Et ne
croyez pas que seules les expressions germaniques sont bizarres.
Demandez donc à un Allemand ce qu'il pense de la formule
" MERDE ! "
utilisée pour souhaiter bonne chance à un ami.
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AVOIR
LES CHEVEUX RAIDES COMME DES BAGUETTES DE TAMBOUR
Conversation de
Stammtisch (27/02/2020) :
- Comment dit-on "cheveux
raides" en allemand ? " demande Christine*.
- "Glatte Haare"
répondent en chœur Isolde* et Astrid*.
- "Schnittlauchlocken",
ajoute Rebecca*.
Tout le monde rit en imaginant une chevelure aussi frisée qu'une botte
de ciboulette ( Der Schlittlauch = la
ciboulette ; die Locke
= la boucle ), et l'expression équivalente en français ne tarde
pas à arriver, provoquant elle aussi l'hilarité : " avoir les cheveux
raides comme des baguettes de tambour ".
L'expression "Schnittlauchlocken"
était inconnue de la plupart des Allemands présents à ce Stammtisch,
mais elle est drôle et son caractère imagé la rend immédiatement
compréhensible. Il ne faut donc pas hésiter à l'utiliser. Voici deux
exemples glanés sur internet :
- Wer seine Schnittlauchlocken
satt hat, sich den Friseurbesuch ersparen will, aber trotzdem
wenigstens ein paar Wellen in die Haare zaubern möchte, der greift auf
die gute alte Methode der Lockenwickler zurück .
- Hallo! Ich bin jetzt 54, hatte mein Leben lang Schnittlauchlocken und habe alles
mögliche an Haarfarben und Frisuren probiert.
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* Prénoms changés ... ou pas.
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QUI
S'Y FROTTE S'Y PIQUE !
Comme
pour la plupart des expressions idiomatiques, il est difficile de
trouver un équivalent exact dans une autre langue. Cette expression a
une origine controversée,
mais elle est très ancienne et sa signification est parfaitement
limpide. De plus, sa concision et sa sonorité la rendent très
évocatrice et facile à utiliser.
Quand on cherche les traductions proposées dans les dictionnaires, dans
la llittérature et sur internet, on n'a que l'embarras du choix, ce qui
montre la difficulté de la transposition en allemand. Voici à titre
d'exemples ce qu'on peut trouver :
- Wer nicht hören will, muss fühlen! ( traduction "officielle" des
dictionnaires ... pas totalement équivalente )
- Mit dem ist nicht zu spaßen! ( l'idée d'avertissement et de danger est
là, mais bon ... )
- Der kann ganz schön ungemütlich werden! ( idem )
- Vorsicht ! Bissiger Hund ! ( peut être la traduction la plus proche
par le sens, la concision et la sonorité )
- Wer sich in Gefahr begibt, kommt darin um. ( pas vraiment la même idée... )
- Wie man sich bettet, so liegt man. ( très éloigné )
Chacune de ces traductions convient sans doute dans le contexte
concerné, mais il est évident qu'on est souvent loin du sens de
l'expression française. À chacun de faire son choix ou d'inventer sa
propre traduction.
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PRIMESAUTIER
DÉFINITION
Il faut d'abord s'entendre sur le sens de cet adjectif, peu employé et
auquel chacun attribue une nuance personnelle. Après avoir consulté
plusieurs dictionaires, nous pouvons donner la définition suivante, où
le sens positif domine largement : spontanéité,
vivacité, légèreté.
Une personne
primesautière est quelqu'un qui se comporte de façon spontanée et
agréable par sa légèreté, avec le risque cependant d'être un peu
superficiel.
TRADUCTION
EN ALLEMAND
Les traductions en allemand des dictionnaires bilingues sont peu
nombreuses et moyennement satisfaisantes, voire inexactes :
- impulsiv (impulsif). Pas très satisfaisant,
car il y a dans cet adjectif l'idée d'une force incontrôlée qui pousse
à réagir.
- spontan (spontané). Pas faux, mais on sent
bien qu'il manque quelque-chose.
- urwüchsig (naturel, nature, sans fard, authentique,
sans affectation) Pas faux non plus, mais il manque la légèreté.
- heißblütig (qui réagit avec passion, mot à mot : qui
a le sang chaud). Non !
SUGGESTION INTÉRESSANTE
trouvée dans une brochure suisse consacrée à l'architecture en
montagne, décrivant un hotel des Grisons. Nous ne savons pas si la
langue d'origine est le français ou l'allemand.
" Varié, actif, primesautier, en un mot, différent - un design
urbain sans fioritures et des espaces dépouillés "
" Vielseitig, aktiv, erfrischend anders -
urbanes Design ohne Schnörkel und schlichte Räume "
L'adjectif / adverbe "erfrischend" (rafraîchissant) rend bien l'idée
de légèreté agréable, et c'est une excellente piste de traduction. En
parlant d'une personne, on pourrait dire "erfrischend spontan".
Qui a une meilleure idée ? Wer hat einen besseren Vorschlag?
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MOULIN
À PAROLES
En
français l'image est claire : Un "moulin à paroles", c'est quelqu'un
qui parle de façon continue et monocorde, comme un moulin qui tourne
sans jamais s'arrêter. Quand il nous a fallu trouver un équivalent
allemand pendant le stammtisch
de mars 2016, nous avons d'abord proposé
"Sprechmühle", sur le modèle de la "Gebetsmühle" ( Moulin à
prières ).
Mais non, pas de chance, ce mot n'existe pas !
En compilant plusieurs dictionnaires et moteurs de recherche, nous
avons trouvé une quantité de traductions
présentées comme équivalentes. :
- Labertasche,
Plaudertasche, Schwätzer, Plappermaul, Quasselstrippe, Dampfplauderer,
- wie ein Wasserfall
reden, wie ein Mühlrad reden ...
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En
réalité cependant peu de ces
propositions correspondent exactement à l'idée de "moulin à paroles".
Presque toutes contiennent en effet un jugement de valeur sur le
contenu du discours (
baratin, langue de bois, stupidités etc. ), ce qui n'est pas le cas de
l'expression française. Après réflexion, notre meilleur choix sera donc
: Wie ein Mühlrad reden,
qui permet de
conserver l'idée de "moulin" et reste assez neutre. Toutefois, il
semble que cette expression ne soit pas très courante.
On peut aussi ne pas prendre de risque et se contenter de la traduction
du pauvre, simple mais efficace : er/sie
redet und redet ...
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DER
WERWOLF
C'est
notre loup-garou, mot qui contient
un pléonasme. En effet "garou" vient du
germanique °wariwulf,
qui signifie déjà "homme-loup".
En ancien haut allemand "wër" signifie "homme", sens
qu'on retrouve aujourd'hui dans le mot "Wergeld" ( =
argent pour un homme > rançon ).
"Der Werwolf" est
aussi le titre d'un poème de Christian Morgenstern (1871-1914) :
Ein
Werwolf eines Nachts entwich
von Weib und Kind, und sich begab
an eines Dorfschullehrers Grab
und bat ihn: Bitte, beuge mich!
Der Dorfschulmeister stieg hinauf
auf seines Blechschilds Messingknauf
und sprach zum Wolf, der seine Pfoten
geduldig kreuzte vor dem Toten: |
“Der
Werwolf”, – sprach der gute Mann,
“des Weswolfs”- Genitiv sodann,
“dem Wemwolf” – Dativ, wie man’s nennt,
“den Wenwolf” – damit hat’s ein End.’
Dem Werwolf schmeichelten die
Fälle,
er rollte seine Augenbälle.
Indessen, bat er, füge doch
zur Einzahl auch die Mehrzahl noch! |
Der
Dorfschulmeister aber mußte
gestehn, daß er von ihr nichts wußte.
Zwar Wölfe gäb’s in großer Schar,
doch “Wer” gäb’s nur im Singular.
Der Wolf erhob sich tränenblind –
er hatte ja doch Weib und Kind!!
Doch da er kein Gelehrter eben,
so schied er dankend und ergeben. |
En gros : Un loup-garou se rend la nuit sur la tombe d'un maître
d'école
et lui demande "beuge mich!" ( = décline-moi ). Le maître d'école
s'éxécute et décline les deux parties du mot "Werwolf" : "der Werwolf,
des Weswolfs,
dem Wemwolf,
den Wenwolf".
Le loup-garou est satisfait et demande au maître de continuer à
décliner au pluriel. Mais celui-ci ne peut pas, car il y a bien un
pluriel pour "Wolf" (
Wölfe ), mais pas pour "wer".
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Écoutez
le poème !
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lecteur ci-dessus ne fonctionne pas, cliquez ici
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WENN
NOT AM MANN IST
Mot à
mot : Quand il y a nécessité à ( = pour ) l'homme.
De nombreuses traductions sont possibles suivant le contexte : Quand il
y a urgence, en cas d'urgence, en cas de besoin, en cas de nécessité,
quand le torchon brûle, etc.
Dans la version 2015 du " Bergisches Heimatlied
", Ede Wolff ajoute, comme entre parenthèses, " und an der Frau "
...
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DAS
KIND MIT DEM BADE AUSSCHÜTTEN
Expression
totalement équivalente du français " jeter l'enfant / le bébé avec
l'eau du bain ". Quelques remarques :
- Le "e" de Bade est une
vieille forme de datif qu'on rencontre assez souvent dans des
expressions figées ( im Jahre, im Falle )
On trouve aussi les formes modernes sans "e" : mit dem Bad, im Jahr, im Fall
- On peut rencontrer la forme das Kinde, qui
est aussi archaïque. C'est le cas par exemple dans la version 2015
de l'hymne du Pays de Berg, où le "e" sert à ajouter une
syllabe.
- Parfois le verbe "ausschütten" est remplacé par son
synonyme "ausgießen", et "Bad" par "Badewasser".
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DAS
SOMMERLOCH
Littéralement
" le trou de
l'été ".
C'est la période de l'année où les médias doivent se contenter
d'informations de second ordre (
appelées en français " marronniers
" ), car la vie politique, sociale,
culturelle ou sportive tourne au ralenti. Pour les journaux et la
télévision, c'est le temps des vaches
maigres, en allemand " Sauregurkenzeit ",
le temps des
cornichons, c'est-à-dire une période de disette où l'on doit se
contenter de peu.
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NOYER LE POISSON
Définition : Éviter de répondre à une question en la
noyant littéralement sous un flot de détails plus ou moins hors-sujet,
afin d'embrouiller celui à qui on s'adresse.
Manifestement il n'existe pas d'expression équivalente en allemand. En
effet, on trouve une quantité de traductions différentes, presque
toutes inexactes. Citons quelques exemples :
- Ablenkungsmanöver
= manœuvre de diversion
- um den heißen Brei
herumreden = tourner autour du pot ( mot à mot : parler en tournant autour de
la purée brûlante )
- vertuschen =
dissimuler
- sich durchmogeln
= s'en sortir en trichant
- etwas unter den
Teppich kehren = masquer, minimiser qqch, faire comme si cette
chose n'existait pas, balayer un argument ( mot à mot : balayer une chose et
cacher
les balayures sous le tapis ).
- (einer klaren
Antwort) ausweichen = éviter une réponse claire.
- (bewusst) Verwirrung
stiften = créer (volontairement) de la confusion.
Si vous avez une meilleure suggestion, nous sommes preneurs.
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IL
PLEUT DES CORDES
- Es regnet Bindfäden
( 365.000 ) = il tombe des cordes ( mot à mot : il pleut des
ficelles )
- Es regnet in Strömen
( 2.250.000 ), qui correspond presque littéralement au français " Il
pleut
à torrent(s) " (14 890)
- Es regnet
sintflutartig ( 43.700 ) = il pleut à la façon du déluge ( pluie
diluvienne, c'est le déluge )
- Es schüttet, es
gießt wie aus Eimern ( 115.000 ) = Il pleut à seaux ( même image
)
Entre parenthèses, le nombre d'occurences dans un moteur de recherche
au moment de la rédaction de cet article,
indiquant la fréquence d'utilisation de chaque expression dans la
langue réelle. Il s'agit d'un indicateur fiable, qu'il faut évidemment
mettre en rapport avec le nombre de locuteurs de la langue considérée.
Chacun peut se livrer à cette expérience pour vérifier si une
expression est courante ou non, à condition toutefois de taper
l'expression entre
guillements dans le moteur de recherche, afin que les mots qui
la composent ne soient pas recherchés individuellement.
Citons trois autres langues germaniques, l'anglais, le néerlandais et
le danois :
En anglais, il pleut des chats et des chiens : " It rains / It's
raining cats and dogs " ( 398 500 )
En néerlandais, il pleut des tuyaux de pipes : " het regent
pijpenstelen " ( 37 700 )
En danois, probablement emprunté à l'anglais : " det regner katte og hunde " ( 171
000 )
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COMMENT TRADUIRE "GRAVURE"
ET "ESTAMPE" ?
Problème de traduction intéressant, soulevé lors du Stammtisch du 22 mai 2014, et qui
illustre parfaitement les
difficultés que rencontrent régulièrement les interprètes et les
traducteurs.
- Première étape
: Bien cerner la définition des mots à traduire.
Dans le cas présent, nous avons consulté plusieurs dictionnaires, dont
le "Dictionnaire historique de la langue française".
- Ensuite seulement
on peut chercher des équivalents allemands, en vérifiant la réalité de
leur usage, notamment grâce à un moteur de recherche. Le "Duden" en ligne
indique également la fréquence d'usage d'un mot sur une échelle de 1 à
5.
-oOo-
GRAVURE
[ Vient de l'ancien
francique °graban, qui
signifie creuser (Cf. l'allemand graben)
] Dans
son sens moderne, "graver"
signifie d'abord "entailler une
matière dure pour y tracer
quelque-chose", puis à partir du XVIIe siècle "tracer un dessin ou un texte sur une
matière dure en vue de les reproduire par encrage", l'image
obtenue étant nommée "gravure".
Par extension, à partir du XIXe siècle, on appelle aussi "gravure" toute reproduction d'un
dessin, d'un tableau etc. et en général toute illustration d'un livre.
ESTAMPE
[ Vient de l'italien
stampa (verbe stampare = imprimer ), lui même
venant du francique °stampôn
qui
signifie fouler, écraser (Cf. l'allemand stampfen) ]
Image imprimée, le plus souvent sur papier, après avoir été gravée sur
métal, bois, etc ou dessinée sur un support lithographique. Une estampe
est donc une gravure "vraie", au sens étymologique du terme, ou une
lithographie.
-oOo-
EN ALLEMAND les
deux mots existent :
- Gravüre,
emprunté au français, ne peut en principe s'employer que pour des
images monochromes réalisées à partir de plaques de métal
(cuivre, acier). Sont exclus les supports de gravure en bois et les
lithographies, de même que les réalisations polychromes.Tout autre
emploi serait erroné.
- Estampe,
prononcé à la française en allongeant la deuxième syllabe, a la même
signification que le mot français.
Mais
ces deux termes rares et assez pédants risquent d'être mal compris par
une
majorité de germanophones, comme
c'est souvent le cas avec les mots d'origine étrangère (Fremdwörter). Mieux vaut donc les
éviter !
On utilisera des mots de racine
allemande, compréhensibles par tous, précis et différents selon
la technique mise en œuvre.
- Impression à partir
de métal gravé : Stich, par
exemple Kupferstich,
Stahlstich (cuivre, acier)
- Impression à partir
de bois gravé : Holzschnitt.
Les fameuses "estampes japonaises" sont des Farbholzschnitte,
c'est-à-dire des images imprimées en couleur à partir de bois gravé. Remarque : Au lieu d'inviter une amie à admirer sa
collection
d'estampes japonaises, un Allemand proposera de lui montrer sa
collection de timbres : "Komm, ich
zeig' dir meine Briefmarkensammlung".
- Impression
lithographique : Lithographie, en
allemand comme en français.
- Impression à partir
de métal gravé à l'acide (eau-forte) : Radierung
Pour traduire le français "gravure" quand il s'agit d'une illustration
ou d'une reproduction de technique indéterminée, on utilisera selon le
cas les mots Grafik,
Zeichnung
(dessin), Bild
(tout type d'image), Abbildung
(représentation, illustration) etc.
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"GUTEN RUTSCH!"
Voilà une expression très imagée qu'on lit et qu'on entend très souvent
en Allemagne au moment où nous souhaitons à nos amis et connaissances "de joyeuses fêtes", "une bonne année" ou encore "Bloavezh mad !"
"Guten Rutsch!"
signifie en effet "Bonne glissade",
l'expression complète étant : "Ich wünsche Dir (Euch,
Ihnen) einen guten Rutsch ins neue Jahr", soit "Je te (vous) souhaite une bonne glissade
vers la nouvelle année".
Certains prétendent
que cette expression n'aurait en réalité rien à
voir avec le verbe "rutschen" (glisser), mais serait une
déformation de
l'hébreu "Rosch ha-schana",
signifiant "début de l'année".
Possible !
Mais l'idée de cette glissade est tellement réjouissante qu'il serait
dommage de la perdre, même si une trajectoire sur la glace est
difficilement contrôlable et peut conduire à bien des imprévus ...
En 2009, l'émission "Karambolage" d'Arte consacrait une séquence à
l'expression "Guten
Rutsch!". Vous pouvez la revoir, l'écouter ou lire le texte en
cliquant sur
les liens suivants :
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"ES
IST" ou "DAS IST" ?
Les deux formes sont souvent à peu près équivalentes et utilisées l'une
pour l'autre dans la langue parlée. Il y a cependant une différence, la
même qu'en anglais entre "this" et "it" ( This is a car / it is a car ).
Dans presque tous les cas,
on peut dire "es ist" sans
risque d'erreur, alors que "das
ist" a un usage plus limité, car "das"
est un démonstratif.
Il faut donc qu'il y ait quelque-chose (un objet, un fait, une action
…) à désigner :
- "das ist eine Maus" ( ça, c'est une souris )
/ "das ist dumm" ( ça, c'est bête ) . On
peut aussi dire : "es ist eine Maus,
es ist dumm"
- "es ist
acht Uhr" ( il est huit heures ) ou "es ist
warm" ( il fait chaud ) : On ne peut pas dire "das ist", car on ne désigne rien.
- "das ist
warm" est possible, mais veut dire : Ça, c'est chaud, cet objet est chaud
. On peut aussi dire dans ce sens : "es
ist warm".
CONSEIL : Si on hésite,
mieux vaut donc employer la forme "es ist", qui passe à peu près partout, alors que "das ist" a un usage plus restreint.
REMARQUE
: De même, "der" et "die" sont souvent employés comme
démonstratifs à la place de "er" et "sie" : "der
ist
verrückt" au lieu de "er ist
verrückt" . On voit bien la
nuance : Ce n'est pas seulement "il est fou", mais "ce type est fou",
ce qui donne en français
finistérien traduit du breton : "Çui-ci
est fou".
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POURQUOI LE VERBE EST-IL
PLACÉ ( SI SOUVENT ) À LA FIN ?
RAPIDE
ÉTAT DE LIEUX GRAMMATICAL :
1) En réalité, dans les propositions
principales ou indépendantes, qui constituent la plus grande
partie du discours, le verbe (1) occupe la deuxième
place.
- Mein Freund wohnt
jetzt in Köln (mon ami habite maintenant à Cologne)
- Jetzt wohnt
mein Freund in Köln
- Ich schenke
jeden Sonntag meiner Mutter Blumen (J'offre chaque dimanche des fleurs
à ma mère)
- Meiner Mutter schenke
ich jeden Sonntag Blumen
- Jeden Sonntag schenke
ich meiner Mutter Blumen
2) Quand le verbe est conjugué à une forme composée,
c'est l'auxiliaire ( "haben"
ou "sein" pour le passé
composé, "werden" pour le
futur ) qui occupe la deuxième place. Le participe
passé (passé composé) ou l'infinitif (futur) est placé à la fin.
- Ich habe
letzte Nacht einen schönen Traum gemacht
(J'ai fait un beau rêve la nuit dernière)
- Letzte Nacht habe
ich einen schönen Traum gemacht
- Peter ist
vermutlich nach Hause gefahren
(Peter est probablement rentré chez lui)
- Vermutlich ist
Peter nach Hause gefahren
- Wir werden
zusammen eine Reise um die Welt machen
(Nous ferons ensemble un voyage autour du monde)
- Zusammen werden
wir eine Reise um die Welt machen
3) Dans les propositions
subordonnées , le verbe occupe la dernière
place
- Ich glaube, dass er kein Auto hat. (Je crois
qu'il n'a pas d'auto)
- Er schweigt, weil er kein Wort versteht (il se tait car il ne
comprend pas un mot)
- Weißt du, wo Katja geboren ist? (Sais-tu où Katja est née ?)
- Hier ist das Buch, das ich für meinen Sohn gekauft habe. (Voici le livre que j'ai
acheté pour mon fils)
POURQUOI
CETTE "BIZARRERIE"?
La réponse à cette question est d'ordre philosophico-anthropologique.
De
nombreuses thèses y ont été consacrées et il ne saurait être
question de les résumer ici. Disons simplement que l'environnement dans
lequel vivent les
peuples n'est pas sans effet sur leur vision du monde et l'ordre des
priorités qui les animent, le langage étant un reflet de ces priorités
:
- L'action est-elle déterminée par une chaîne
de circonstances et d'événements ?
- Ou l'action est-elle première, les circonstances
n'étant que
secondaires ?
Selon une des thèses les plus répandues, les Européens du nord, vivant
dans un environnement difficile, placeraient l'observation avant
l'action. De leur côté, les Européens du sud agiraient en tenant moins
compte des circonstances. Rapporté à l'époque moderne, on pourrait
parler de plus grande spontanéité des "gens du sud" et de plus grande
rigueur des "gens du nord" ...
Toujours est-il que la dernière place dans un discours est une place
privilégiée, car c'est la dernière chose exprimée qui est la mieux
retenue, et cela donne au verbe allemand un poids particulier.
CELA
NE POSE-T-IL PAS DE PROBLÈME DE COMPRÉHENSION DANS UNE PHRASE LONGUE ?
Si, bien entendu. Mais il faut bien faire la distinction entre langue
écrite et langue parlée. Le haut-allemand (langue écrite standard) est
une construction quasi-artificielle, née de la "grammaticalisation" des
dialectes germaniques à l'époque de Luther, avec des références au grec
et au latin. C'est une langue littéraire
et administrative, à côté de laquelle subsiste une langue parlée
fortement dialectalisée.
Il arrive assez souvent, par exemple dans un discours politique
alambiqué,
que l'orateur se trompe de verbe ou de particule
verbale à la fin de son envolée, ce qui peut conduire à des situations
cocasses.
Dans la langue parlée ce risque n'existe pas, car on utilise surtout
des propositions
indépendantes où le verbe occupe la deuxième place, et les subordonnées
sont généralement courtes.
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(1) Il
s'agit du verbe
conjugué à un mode
personnel, c'est à dire aux
six formes classiques de la conjugaison (je, tu, il ...), ce qui exclut
les participes
passés. Dans "Hans hat geschlafen", c'est l'auxiliaire "haben" qui est
conjugué à un mode personnel. |
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